Alors que la lutte contre le tabac entre dans une nouvelle phase, le gouvernement n’entend pas laisser les buralistes sans activité et envisage de leur laisser vendre des munitions, sous conditions. La mesure s’inscrit dans le cadre de la diversification des activités des buralistes (relais-colis, conciergerie, « snacking », vente de journaux, gestion de colis postaux...) et permettrait alors aux buralistes de vendre des munitions aux chasseurs sous conditions. Le ministère de l’Intérieur a notamment indiqué que les certifications nécessaires pour exercer les activités périphériques au métier d’armurier seraient « allégées » au 1er janvier 2024. Pour être autorisés à vendre, les buralistes devront suivre une formation de deux jours et passer un examen. Un agrément devra être ensuite délivré par le préfet et une autorisation d’ouverture de commerce, avec consultation du maire de la commune sera nécessaire. Une fois ces étapes franchies, les buralistes seront autorisés à vendre des munitions de catégorie C, pour la chasse principalement (sur présentation d’un permis), et de catégorie D, qui comprend les balles de paintball notamment. Pour le président de la Confédération des buralistes Philippe Coy « l’idée » est « pertinente (...) car le réseau des buralistes c’est le réseau de la proximité ». Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) est dubitatif rappelant que selon leurs données « deux buralistes sur trois continuent de vendre du tabac à des mineurs en toute illégalité ». « Je suis pour à condition que ce soit cadré avec l’Interprochasse et les armuriers » a réagi le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen. Quant à Yves Gollety, le Président de la Chambre syndicale nationale des armuriers de France, il s’est dit sur Sud Radio « défavorable » à cette mesure estimant qu’il y aura de trop nombreuses contraintes pour les buralistes notamment pour le stockage et la sécurité qu’il espère aussi contraignantes que pour les armuriers. ■