Selon les données d’Eurostat révélées par le Figaro mi-novembre, les prélèvements obligatoires français représentent près de la moitié de son produit intérieur brut (PIB), précisément 48 %. Un chiffre qui fait de la France, la championne des pays affichant le taux de prélèvements obligatoires (PO) le plus élevé. Dans ce palmarès établi par Eurostat (avec une méthodologie différente de l’Insee), la France est suivie par la Belgique (45,6 %), l’Allemagne (42,1 %). La moyenne européenne est de 41,9 %.
En 2020, le taux de prélèvements obligatoires en France s’établissait à 47,5 % du PIB, soit 5,7 points de plus que la moyenne de la zone euro. L’écart s’est encore creusé : en 2022, il est de 6,1 points de plus que la moyenne européenne. Selon l’organisme européen, ceci pour s’expliquer par les taxes sur la consommation, la TVA, les taxes sur certains produits spécifiques (énergie, tabac, alcool…)
S’appuyant sur les données d’Eurostat, la note de Philippe Ecalle, le spécialiste des finances publiques montre que les impôts sur la production, qui forment un ensemble hétérogène - cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), cotisation foncière des entreprises (CFE), cotisation économique territoriale (CET)… -, restaient la principale source d’écart entre les taux de PO en France et dans la zone euro en 2022.« Ils ont diminué de 4,9 % du PIB en 2019 à 4,7 % en France en 2022, du fait notamment de la division par deux du taux de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, mais ils sont restés supérieurs de 2,4 points à la moyenne de la zone euro et de 3,7 points à ceux de l’Allemagne (contre respectivement 2,6 et 4,2 points en 2019) » précise Philippe Ecalle. La France était encore au premier rang de la zone en 2022. Par ailleurs, les cotisations sociales étaient plus élevées en France que dans la moyenne de la zone euro (mais plus faibles qu’en Allemagne). Les impôts sur la consommation étaient aussi plus élevés en France que dans la zone euro et qu’en Allemagne. Enfin, les impôts sur les revenus des ménages (y compris CSG et autres prélèvements sociaux) et sur les bénéfices des sociétés étaient en France proches de la moyenne de la zone euro et de ceux de l’Allemagne. En résumé, pas une catégorie de prélèvements n’échappe à la première place malgré les efforts de l’exécutif de réforme fiscale comme la suppression de l’ISF et de la taxe d’habitation, d’une baisse de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le revenu et des impôts de production. Mais rattrapé par le déficit budgétaire, le gouvernement se voit contraint d’étaler dans le temps les promesses de baisses d’impôts. ■