Comment accélérer la génération d’impact socio-économique à partir de la recherche en Région Île-de-France ?
Labélisé Domaine de Recherche et d’Innovation Majeur (DIM) de la Région Île-de-France en 2022, le projet BioConvergence pour la Santé (DIM BioConvS) vise à structurer un territoire d’excellence, comme une référence internationale en matière d’ingénierie de la biologie, de la bioproduction et de la biothérapie. Le DIM BioConvS est dirigé par Amanda Silva Brun (CNRS, Université Paris Cité) et Ariel Lindner (INSERM, Université Paris Cité) qui partagent ici les actions, les ambitions et la stratégie de ce projet d’envergure.
Quels sont les chiffres clés du DIM BioConvS ?
Il s’agit d’un projet sur 5 ans avec un budget global de 15 Me autour d’une communauté de 700 membres (>70 équipes de recherche) lancé par 12 institutions fondatrices. Les porteurs de projet sont Université Paris Cité, Sorbonne Université, Université Paris-Saclay, Université PSL, CNRS, INSERM, INRAE, CEA, Institut Curie, Genopôle, Medicen et APHP. Notre objectif est de financer au moins 50 équipements, 17 thèses et 5 post-docs et soutenir la création d’au moins 15 nouvelles start-ups.
Quels sont les défis dans le cadre du DIM BioConvS ?
La biologie synthétique, la biothérapie et la bioproduction ont en commun la manipulation du vivant dont la complexité est à l’origine de plusieurs défis scientifiques et technologiques. En particulier, il y a un besoin notable de mettre en place des approches permettant des rendements de production performants, standardisables, automatisables et compatibles avec une montée en échelle. Les biothérapies ont des prix très élevés et insoutenables pour notre système de santé. Tous ces défis sont des opportunités d’innovation qui pourront être adressées via des nouvelles découvertes scientifiques.
Le DIM BioConvS vise à promouvoir l’innovation afin de développer des approches intégrant des découvertes scientifiques, des besoins médicaux non satisfaits ainsi que des contraintes du marché et du système de santé.
Quel est le projet structurant phare du DIM BioConvS ?
Il s’agit de la première Biofonderie francilienne avec un parc d’équipements et d’automates unique en France : une vraie usine du vivant pour assurer toutes les étapes de la création d’outils et procédés de production biologique, depuis la conception in silico, la réalisation, l’évaluation et l’optimisation, jusqu’à la montée en échelle de production. La Biofonderie servira autant au développement de recherche fondamentale en biologie synthétique que comme outil de production pour accompagner l’émergence de nouvelles méthodes de bioproduction pour les biothérapies.
Quelles sont les actions déjà mises en place ?
En un an, le DIM BioConvS a sélectionné pour financement 7 projets de thèse et 3 de post-doc sur des sujets stratégiques. Nous avons contribué à la structuration de notre communauté en finançant 12 petits et moyens équipements. L’achat des premiers équipements du projet structurant Biofonderie a été lancé également. Afin de proposer des formations à nos membres, nous avons établi des partenariats clés avec l’International Society of Cell Therapy, l’European Society for Animal Cell Technology et avec l’EIT Health et HEC. BioConvS a soutenu les équipes franciliennes présentes à IGEM, l’événement international majeur de la biologie synthétique, ainsi que le Congrès France Bioproduction.
Quelle est la stratégie de BioConvS pour innover la façon d’innover ?
Nous avons une démarche expérimentale de l’innovation avec une approche de précision basée sur des évidences. Nos actions telles que notre Innovation Day (>200 participants) ou notre programme Innovators of Tomorrow (30 membres) sont formulées à partir de questions, une hypothèse et des métriques. Nous regardons notre communauté sous l’angle d’un système complexe : ses processus, ses flux, son auto-organisation, etc. Cette analyse permet non seulement de mettre en place une grille de lecture mais aussi d’identifier des leviers qui sont utiles pour l’élaboration de notre plan d’action. ■