Quel bilan tirez-vous du LabEx DynamiTe après un peu plus de 10 années d’existence ?
Franck Lavigne : Le bilan du LabEx DynamiTe après plus de 10 années d’existence est extrêmement positif, mettant en lumière son impact significatif dans la recherche interdisciplinaire sur les dynamiques territoriales.
Il a réussi à favoriser l’émergence de collaborations entre chercheurs et chercheuses de différentes disciplines des sciences humaines et sociales issus de 20 laboratoires au sein de ses 16 Groupes de Travail.
DynamiTe est depuis des années au cœur de l’innovation scientifique, aboutissant notamment à des publications internationales de premier plan (plus d’une centaine depuis 2012) et permettant aux mondes économique/industriel et académique de coopérer sur les questions de territoires.
Sophie Bantos : Le LabEx a contribué à accroître l’attractivité des laboratoires impliqués et à professionnaliser le personnel ainsi que les jeunes chercheur·se·s. Depuis son lancement, DynamiTe a ainsi financé 24 bourses doctorales et 33 contrats post-doctoraux, et organisé 6 Écoles d’Été, soutenant ainsi la formation.
Le LabEx DynamiTe a également impulsé de nombreux projets novateurs, inter et pluridisciplinaires, favorisant les interactions entre chercheurs et chercheuses issus de différentes disciplines. Sa flexibilité organisationnelle a permis une mise en œuvre rapide des projets, soutenue par un financement régulier. En résumé, le LabEx DynamiTe a réussi à créer un environnement propice à l’innovation scientifique, à la coopération interdisciplinaire et à l’émergence de projets de recherche novateurs.
Quel impact ont eu les LabEx sur le paysage de la recherche ?
F. L. : Les LabEx ont eu un impact significatif sur le paysage de la recherche au cours des dix dernières années. En tant qu’outils de structuration des activités de recherche au niveau national, régional et local, ils ont joué un rôle essentiel dans la promotion de la collaboration au sein des communautés scientifiques.
Un aspect notable de l’impact des LabEx réside aussi dans leur capacité à stimuler l’émergence de start-ups et à faciliter le co-financement par les entreprises via des contrats de recherche partenariale. Dans le cas du LabEx DynamiTe, cela se traduit notamment par de multiples partenariats noués depuis plus de 10 ans, avec Air France, AXA, Renault et Suez par exemple.
Enfin, à l’échelle internationale, les LabEx sont reconnus comme des dispositifs uniques contribuant significativement à relever les enjeux sociétaux actuels et futurs, tout en renforçant l’attractivité des campus.
Quel avenir imaginez-vous pour les LabEx alors que leurs financements s’arrêtent en 2024 ?
F. L. : Je reste optimiste quant à la pérennité de l’esprit de collaboration et d’innovation qu’ont instillé les LabEx dans la communauté scientifique. Les liens établis au sein des LabEx ne sont pas seulement le fruit des financements, mais aussi de la volonté commune de chercheurs et chercheuses provenant de différentes disciplines de travailler autour de problématiques scientifiques complexes.
Je reste persuadé que ces collaborations se poursuivront à travers de nouvelles opportunités.
S. B. : C’est dans cette optique que le LabEx DynamiTe a été à l’origine de la création d’un groupe de réflexion réunissant une quarantaine de LabEx hors-IdEx. Ce groupe a entrepris de contacter Mme la Première Ministre, et a obtenu un rendez-vous avec le cabinet du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche avec qui il a pu discuter de la nécessité de débloquer de nouveaux moyens, qui permettraient aux LabEx de conforter leurs avancées, de poursuivre leurs missions, de s’attaquer à de nouvelles questions scientifiques et technologiques auxquelles sera confronté le monde socio-économique dans le futur.
Quoi qu’il en soit, nous pensons que le succès des LabEx ne se mesure pas seulement à la durée de leurs financements, mais à la manière dont ils ont influencé la culture de la recherche. C’est cette culture de collaboration et d’ouverture qui continuera à façonner l’avenir de la recherche bien au-delà de 2024. ■