C’est dans ce contexte que le Premier ministre a décidé, le 18 octobre dernier, de me nommer parlementaire en mission afin d’approfondir l’enjeu et construire des propositions opérationnelles sur le sujet.
Faire émerger un enjeu majeur de santé publique
Comment peut-on encore penser qu’une transition physiologique qui touchera l’ensemble des femmes dans notre pays soit encore ignorée ? Comment nos politiques publiques ont-elles pu si peu s’attaquer à un sujet qui concerne le tiers de la vie d’une femme ?
C’est le premier chantier de la mission : comprendre les causes, identifier les conséquences. Réaliser un tel état des lieux est un préalable indispensable.
Bien-sûr, nous savons déjà que cette transition physiologique – qui, faut-il le rappeler, n’est pas une pathologie – et les silences qui l’accompagnent ont de fortes conséquences sur la vie des femmes. Ils ont un retentissement sur leur santé et leur qualité de vie. Mais ils ont aussi des répercussions sociales, (conjugales) et professionnelles. C’est simple : 25 % des femmes déclarent un retentissement majeur dans leur vie personnelle ou professionnelle.
Par ailleurs, en raison d’une méconnaissance de certains symptômes, l’anxiété, la dépression ou des troubles cognitifs se voient être minimisés ou mal pris en charge, exacerbant ainsi les difficultés.
Ces mêmes difficultés n’apparaissent pas au même degré selon où l’on vit et d’où l’on vient. J’attacherai ainsi une importance particulière à ce que la mission intègre dans son état des lieux le prisme des inégalités sociales et territoriales.
Informer, sensibiliser, prévenir
Cet état des lieux dressé, il s’agira de comprendre comment nous pouvons activer de nouveaux leviers pour mieux informer, mieux sensibiliser et mieux prévenir. C’est le deuxième chantier de la mission.
Il s’agit de la prévention en population générale, auprès des femmes mais aussi des hommes. Mais s’il m’apparaît décisif de pouvoir étudier les meilleurs instruments à destination des entreprises ainsi que des professionnels susceptibles d’accompagner les femmes, la prévention débute dès l’enfance par la connaissance des différentes étapes physiologiques.
(Re)définir les parcours
Le troisième chantier, c’est celui de la prise en charge et du suivi.
Chacun pensera en premier lieu à la prise en charge médicale. Oui, la mission devra réfléchir au parcours de soins des patientes et au rôle et à la responsabilité de chaque professionnel de santé. Elle devra aussi soulever la question de l’accès à un traitement hormonal de la ménopause, en complément des travaux de la Haute autorité de santé (HAS). C’est d’autant plus nécessaire lorsque 25 % des femmes ont des symptômes majeurs et que seules 6 % disposent d’un traitement.
Mais la mission devra aussi s’intéresser aux autres moyens d’accompagner les femmes ménopausées., L’OMS nous dit que la santé est un état de bien-être physique, mental et social. Ces trois dimensions s’appliquent parfaitement aux besoins pour répondre à la période de la ménopause.
La vie des femmes à 50 ans ouvre une nouvelle étape de vie qui devrait nous pousser à un regard davantage positif dans notre société. Pour cela, il est essentiel de mieux la comprendre et de mieux l’accompagner.
C’est pourquoi, j’aurai à cœur de m’attacher à une vision holistique de la ménopause et d’associer à cette mission l’ensemble des acteurs de la société concernés afin d’aboutir à des mesures concrètes et efficaces. Ensemble, nous pouvons transformer la ménopause en une période de renouveau, où les femmes se sentent valorisées et soutenues dans leur vie. Rendez-vous au premier trimestre 2025. ■