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Garde nationale : Le Sénat appelle à “une réserve militaire forte et territorialisée”

Au lendemain des attentats du 13 novembre, le Chef de l’Etat avait appelé de ses vœux la constitution d’une Garde nationale. Une volonté réaffirmée le 20 juillet. Cette Garde nationale qui devrait voir le jour rapidement, a précisé François Hollande, sera « bâtie à partir des réserves opérationnelles existantes », « en accord avec le travail parlementaire effectué par les sénateurs Gisèle Jourda et Jean-Marie Bockel et les députés Marianne Dubois et Joaquim Pueyo ».

Hasard dramatique du calendrier, la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat rendait justement un rapport sur le sujet la veille de l’attentat de Nice. Pour ces auteurs, Jean-Marie Bockel (UDI-UC, Haut-Rhin) et Gisèle Jourda (Socialiste et Républicain, Aude)., cette Garde nationale doit se concevoir comme « une réserve militaire forte et territorialisée pour faire face aux crises ». Ce rapport fait ressortir « les insuffisances actuelles » de la réserve opérationnelle des armées (effectifs et activité en deçà des objectifs, emploi par les armées sans vraie doctrine, freins au recrutement, gestion complexe, …). Pour réussir « un redimensionnement indispensable », le rapport veut tout d’abord décharger des armées aujourd’hui sur-sollicitées, notamment avec « Sentinelle », et, à la fois, « contribuer à la cohésion de notre pays ». Il préconise alors de conserver à la réserve des armées, y compris leur réserve citoyenne, « un statut et une vocation exclusivement militaires » ; de structurer cette réserve en fonction d’une « territorialisation », qui permettra aux armées de retrouver une présence sur l’ensemble du territoire national et d’y répondre à toutes les menaces de crise ou de troubles graves susceptibles de se réaliser ; d’assurer une coordination interarmées renforcée, notamment par la création d’une Inspection générale de la réserve militaire et de recruter en priorité des jeunes dans la réserve opérationnelle. Mais pour les rapporteurs, il faudra surtout éviter que cette Garde nationale ne soit une « armée bis » et que son organisation ne soit « trop complexe ». Enfin, ce nouveau nom « traduirait alors le passage de la réserve d’un rôle de « réservoir » de forces à celui d’outil de défense à part entière »

 

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