Généalogie politique
L’arbre généalogique de nos politiques réserve des surprises : VGE descendant de Louis XV, DSK d’un bagnard, NKM des Borgia, Ségolène Royal cousine de Claude Allègre et de DSK, François Hollande cousin de Nicolas Sarkozy et de NKM, Jérôme Cahuzac, cousin d’un banquier véreux et Jean-Marc Ayrault de la Mère Denis. Sarkozy et Gollnisch ; Cohn-Bendit et Bruno Mégret ; Besancenot et Pasqua : de bords opposés et pourtant… nés le même jour ! A la fois amusant et curieux mais surtout bien renseigné, ce « Dico » piste la vie des hommes et femmes politiques de notre pays et de quelques personnalités étrangères (Merkel, Obama, Poutine, Elizabeth II, Laurent de Belgique, Albert II de Monaco…), le tout émaillé de nombreuses anecdotes. Insolite et sans équivalent, ce Dico nous livre des fiches-portraits détaillées de celles et ceux qui nous Gouvernement ou aspirent à le faire. ■
Le dico des politiques – Jean-Louis Beaucarnot – L’Archipel – 496 pages
Les racines chrétiennes de la France
Le baptême de Clovis, le couronnement de Charlemagne, Saint Louis rachetant la couronne d’épines, Jeanne d’Arc sauvant la France, Catherine de Médicis et les Guerres de Religions, Louis XIV, le roi dévot, Napoléon Ier l’empereur athée et concordataire, Emile Combes et la séparation de l’Eglise et de l’Etat… Camille Pascal revisite les grands événements de l’Histoire de France qui ont fait de notre pays la fille aînée de l’Eglise, depuis son baptême au Vème siècle jusqu’au divorce inscrit dans la loi de 1905. « Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. » En adressant ces mots au roi Saint Louis, le 21 octobre 1239, le pape Grégoire IX reconnaît à la France un rôle prédestiné depuis la conversion de Clovis rappelle l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Et pour Camille Pascal, cette conversion a été « confirmée, siècle après siècle, par plusieurs dynasties et des générations entières, jusque et y compris dans le renoncement et la rupture ». Avec talent, l’auteur nous fait revivre ces scènes fondatrices de la France catholique qui ont fait de notre pays la « Fille aînée de l’Église ». Permettre à chacun, qu’il soit catholique ou non, de retrouver, de comprendre et de s’approprier les racines chrétiennes de la France : telle est l’ambition de cet ouvrage. ■
Ainsi, Dieu choisit la France - La véritable histoire de la fille aînée de l’Église - Camille Pascal – Plon – 300 pages.
Ectoplasme !
Fort du succès de la première édition avec 22 000 exemplaires vendus, Bruno Fuligni a choisi cette période électorale riche pour rééditer (et surtout enrichir) son Petit dictionnaire des injures politiques. Un bijou. Et même si on est encore loin de ce que l’on a pu entendre lors des élections américaines (quoique), on trouve ici un florilège de ce qu’ont pu dire ou écrire nos politiques de leurs adversaires, de la naissance de la République à nos jours. Amusants, ridicules et/ou terribles, ces mots sont toujours savoureux et bien envoyés. « Hollande est pour le mariage pour tous, sauf pour lui » (Gérard Longuet) ; « Je crois au retour de Nicolas Sarkozy, mais menotté » (Arnaud Montebourg) ; « Anne Hidalgo, c’est je dépense, donc je suis » (Charles Beigbeder) ; « Parler de social à Nicolas Sarkozy, c’est comme parler de cinéma à une caméra de surveillance » (Laurent Fabius).… ■
Petit dictionnaire des injures politiques – Spécial présidentielle 2017 – Sous la direction de Bruno Fuligni L’Editeur – 528 pages.
Le monde du silence
Une expérience unique. C’est ce qu’a vécu la journaliste Nathalie Guibert. En intégrant un équipage de sous-marin pour une plongée d’un mois, elle est devenue la première femme et la première journaliste autorisée à pénétrer à bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque. Après deux ans de tractations, de négociations, la Marine nationale a finalement décidé de lui permettre d’embarquer sur La Perle où elle a rejoint un équipage de 75 hommes. « je n’étais pas la bienvenue » (titre de son livre) feint de s’étonner celle qui a partagé « le quotidien d’une fraternité qui garde jalousement ses secrets » (autre découverte de la journaliste ?). Dans ce récit, Nathalie Guibert raconte cette vie sous l’eau, la promiscuité, la joie des escales, le sentiment d’étouffement et l’absence de contact avec l’extérieur. Elle découvrira aussi des hommes forts et fiers de servir dans des conditions pas toujours faciles. « Ce qu’ils vivent est à la fois singulier et très simplement héroïque » reconnaît-elle d’ailleurs dès la préface de son livre. ■
Je n’étais pas le bienvenue – Nathalie Guibert – Editions Paulsen – 160 pages
La diplomatie à table
“La destinée des nations dépend de la manière dont elles se nourrissent”. Un aphorisme de Brillat-Savarin qui illustre à merveille ce beau livre édité par L’Iconoclaste. Pour la première fois, des auteurs de renom se sont réunis pour raconter notre histoire vue sous l’angle des repas diplomatiques. De François Ier à la COP 21, la France a reçu à sa table les grands du monde entier : Henri VIII, les Médicis, sir Winston Churchill, Khrouchtchev, JFK, Adenauer, le Shah d’Iran, Arafat ou encore la reine Elizabeth II. Ces dîners ont été l’occasion de prolonger la diplomatie sur un autre terrain. Chaque repas est raconté comme si on y était. Et le contexte international, abondamment explicité. Ce livre célèbre aussi l’art de la gastronomie française. Vingt-deux grands chefs d’aujourd’hui ont accepté de commenter les menus de ces banquets et ont même réinventé les recettes de certains plats servis à l’époque. En diplomate (et fin gourmet) averti, Talleyrand n’hésitait pas à dire qu’« on ne fait pas de bonne diplomatie sans bons déjeuners ». A table ! ■
A la table des diplomates - L’histoire de France racontée à travers ses grands repas - Laurent Stefanini
A pied
Sylvain Tesson est un écrivain à part. Après avoir manqué de mourir en chutant d’un toit et alors que les médecins lui promettaient une « rééducation » longue et difficile avec en ligne de mire la fin de ses périples insolites, Sylvain Tesson, pour guérir son corps meurtri a préféré au centre de soin, la marche à pied. Et le voilà parti sur les sentiers de France, entre Comtat Venaissin et Normandie. Hors des routes balisées et loin des métropoles urbanisées, Sylvain Tesson a choisi de partir à la rencontre de cette France hyper-rurale, celle « des zones mal goudronnées ; pas assez connectées et trop éloignées des administrations publiques. Pour moi la définition du Paradis » raconte-t-il (Le Figaro Magazine). Mais un paradis menacé. Tel un Moloch, les aménageurs publics gagnent chaque jour un peu plus de terrain sur cette hyperruralité, avec leurs autoroutes et ZAC qui défigurent et enlaidissent le pays.. Heureusement, à emprunter au fil des pages, avec Sylvain Tesson, les même sentiers et autre pistes rurales, ces fameux « chemins noirs », on découvre encore une France d’une rare beauté et profondeur, non seulement par ses paysages mais aussi par les rencontres vraies avec celles et ceux qui sont (font) aussi la France. Au-delà de ces chemins noirs très terre à terre qu’il a pris plaisir à fouler loin du monde et des hommes, Sylvain Tesson nous invite à emprunter d’autres chemins noirs, ceux de l’esprit, ceux de la solitude, du refus du conformisme et de la bien-pensance. La liberté ! ■
Sur les chemins noirs – Sylvain Tesson – Gallimard – 145 pages