Heureux hasard mais le Centre d’information sur l’eau a présenté les résultats du dernier barometre TNS SOFRES les Français et l’eau seulement quelques jours avant la tenue en Corée du Sud du Forum Mondial de l’eau. Preuve s’il en était de l’intéret pour la ressource. L’étude du Centre d’information sur l’eau montre alors combien l’eau du robinet comme son service est appréciée par les Français qui déclarent leur amour pour l’eau du robinet ! Une eau au robinet qui n’est pas seulement un produit mais qui est aussi un service. « Avant d’arriver a nos robinets l’eau doit etre traitée, acheminée… et nos eaux usées, elles aussi doivent etre collectées et traitées » insiste le CIeau. Ils sont ainsi 85% a se dire satisfaits du service de l’eau dans leur commune. « Un niveau d’appréciation d’autant plus remarquable que la distribution de l’eau est le service public local auquel les Français accordent le plus d’importance » explique Laurence Barrié, Directrice clientele TNSSOFRES. Et 80% ont confiance en l’eau du robinet « dans un contexte ou la défiance est tres prégnante notamment en matiere alimentaire ».
L’eau du robinet en France est un des produits alimentaires les plus étroitement surveillés
Toutefois, le CIeau a cherché a comprendre pourquoi subsistent une certaine crainte et appréhension chez certains (20%). Ce qui ressort est le manque d’information sur les traitements de l’eau. D’ou la volonté du CIeau de revenir sur les principales étapes du traitement de l’eau, insistant sur le fait que l’eau du robinet en France est un des produits alimentaires les plus étroitement surveillés, un de ceux dont la qualité est la plus rigoureusement réglementée et contrôlée. L’eau du robinet est issue d’une ressource en eau brute, l’eau des nappes souterraines, de cours d’eau, elle-meme surveillée et protégée. Dans un premier temps contrôlée par les ARS (Agence régionale de santé), elle bénéficie ensuite d’un second contrôle, grâce a l’auto-surveillance pratiquée par les gestionnaires sur les différents points de la chaîne de production. « Cette double procédure en fait le produit de consommation alimentaire le plus contrôlé de France » rassure Marillys Macé, la Directrice générale du Centre d’Information sur l’eau. Cette derniere en a profité pour rappeler quelques principes élémentaires comme l’utilisation de l’eau froide, au détriment de l’eau chaude qui favorise le développement des germes et la dissolution des métaux si l’eau a stagné dans les chauffeeau ou les ballons. Qu’il s’agisse d’eau du robinet ou d’eau en bouteille les memes regles d’hygiene s’imposent. Il est important de conserver l’eau au frais et pas plus de 24 heures. Voila pour les conseils.
Une histoire de gout
Et qu’en est-il de la qualité globale de l’eau ? 74% déclarent en etre satisfaits, quelqu’en soit l’usage. L’image de l’eau du robinet est bien évaluée : elle est reconnue comme respectant les normes de qualité et sans danger pour la santé, deux dimensions fortement liées a la satisfaction globale. Quand ils ne sont pas satisfaits, ce n’est souvent pas une affaire de confiance, mais de confort d’usage. Les motifs d’insatisfaction demeurent, en effet, liés au calcaire et au gout. Gout de l’eau du robinet qui pourtant recueille l'approbation de 69% des Français apprend-t-on a la lecture de ce barometre.
L’eau du robinet parce que c’est pratique et moins cher
Autres informations : Les Français ne sont pas « mono consommateurs », mais buveurs mixtes ; 75 % boivent aussi bien de l’eau en bouteille que de l’eau du robinet. Avec une certaine préférence pour l’eau du robinet, que 65% déclarent boire tous les jours (51% pour l’eau en bouteille). Les buveurs d’eau du robinet disent le faire (55%) « parce que c’est pratique a la maison » et a 54 % « parce qu’elle est moins chere ». A l’inverse, 70% de ceux qui ne la boivent pas, s’en éloignent parce qu’ils n’apprécient pas son gout. Les amateurs d’eau en bouteille la trouvent plus pratique en déplacement ou en voyage (43 %) et pour 38 % d’entre eux, cela reste une histoire de gout. A l’inverse, ceux qui ne la boivent pas, agissent ainsi parce qu’elle est chere (64 %), qu’elle n’a pas forcément meilleur gout que l’eau du robinet (46 %) et n’est pas meilleure pour la santé (44 %). Quoi qu’il en soit pour Marillys Macé, « depuis 10 ans, on a une qualité qui s’améliore », ajoutant avec lucidité que « les gens savent que le prix va augmenter d’ici les prochaines années ». En effet, si l’eau est un service rendu a la communauté, celui-ci a un cout. L’amortissement des investissements en infrastructures ont été multiplié par deux, a hauteur de 800 millions par an, répartis entre les collectivités territoriales, l’Etat et les distributeurs.
Le prix de l’eau du robinet jugé « cher »
Conscients que livrer une eau sure, 24/24 et 7/7, est un service qui a un cout, 7 Français sur 10 comprennent alors que la production d’eau potable et la dépollution des eaux usées nécessitent des infrastructures qui entraînent des investissements lourds. Ils sont encore plus nombreux a accepter de payer les traitements pour rendre l’eau potable (90%). Pourtant, 68 % des Français trouvent que le prix l’eau du robinet est plutôt cher. Avec tout de meme un paradoxe, les Français surestimeraient leur facture ainsi que la hausse des prix.
Si la qualité d’approvisionnement, de distribution et l’entretien des réseaux absorbe une grande partie de la recette, d’année en année, la facture tend a augmenter. De quelques centimes pour certains, de quelques euros pour d’autres, les facturations ne sont en effet, pas identiques d’une commune a une autre. A l’image des autres services publics locaux, la gestion de l’eau et de l’assainissement est organisée par les collectivités locales (communes, regroupements de communes). Toutefois, 71% des Français interrogés ne savent pas que les prix sont fixés par la municipalité. Une prérogative de puissance publique locale qui permet a chaque commune de fixer le montant de ses ressources financieres afin de pallier aux couts de modernisation des réseaux et de faire face aux imprévus, comme les ruptures de canalisation.
Une demande d’informations
De maniere plus globale, les Français aspirent a toujours plus de transparence, a toujours plus d’information. Seuls 53% des sondés pensent avoir suffisamment d’information. « Quand ils cherchent a s’informer sur la problématique de l’eau, c’est d’abord vers leur mairie qu’ils se tournent puis vers les entreprises de l’eau ». L’étude pointe des notions dont la connaissance demeure partielle (comme le prix du service de l’eau ou le processus de contrôle de qualité). « Mais aussi des malentendus, comme, par exemple, l’assainissement des eaux usées ou l’existence d’eau potable, sans traitement, dans la nature… A contrario, des points plus positifs sont relevés : la facture est jugée plus claire et précise que l’on aurait pu le penser » constate le CIeau qui entend assumer son rôle de centre d’informations par des campagnes de sensibilisation.
Une éco responsabilité motivée par des considérations économiques
Alors qu’« a la fin de l’année, le monde entier a rendez-vous a Paris pour se pencher sur toutes les conséquences du changement climatique et les moyens de les amoindrir » déclare la Directrice du centre, faisant écho a la Conférence sur le climat fin 2015 a Paris, les Français ont une vision de l’éco responsabilité principalement motivée par des considérations économiques. A 87%, ils estiment avoir un rôle a jouer dans la préservation des ressources : 90% adoptent meme un comportement responsable en matiere d’économies d’eau et 58% reconnaissent qu’ils ont une part de responsabilité dans la pollution de l’eau. S’ils sont enclins a adopter des gestes responsables, les comportements des Français sont d’abord inspirés par la préservation de leur pouvoir d’achat (53%). Ils sont d’ailleurs moins disposés a accepter une contribution financiere pour améliorer la qualité de l’eau du robinet (55%) ou pour assurer la préservation du milieu naturel (47%). Enfin, TNS-SOFRES a également soumis la question « les Français craignent - i l s une pénur ie d’eau ? ». De maniere inattendue, le « oui » l’emporte avec 68% contre 32% de réponses négatives. Cette meme problématique a l’échelle mondiale rassemble 85% de « oui » contre 15 de « non ». Preuve que l’aspect écologique de la question préoccupe les usagers et consommateurs.