Présidentielle américaine : l’âge du capitaine est un souci

Présidentielle américaine : l’âge du capitaine est un souci

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Par La Revue Parlementaire

Présidentielle américaine : l’âge du capitaine est un souci

Joe Biden, âgé de 80 ans a annoncé se présenter à la présidentielle de 2024. Mais nombre d’Américains se disent de plus en plus inquiets de l’âge du président.

“Beaucoup de gens semblent focalisés sur mon âge” s’est amusé Joe Biden lors d’une soirée newyorkaise destinée à récolter des fonds pour sa campagne en septembre dernier. « Je le comprends, croyez-moi, je le sais mieux que quiconque » a-t-il ajouté tout sourire. Mais l’ironie du propos cache un réel malaise aux Etats-Unis. De plus en plus d’Américains ne masquent plus leur inquiétude. L’âge de Joe Biden est devenu un vrai problème, surtout depuis son dernier voyage au Vietnam lorsque le président est apparu lors d’une conférence de presse complètement désorienté invoquant John Wayne et les Apaches. Son équipe a dû mettre fin au désastre. Un énième épisode de fatigue officiellement (démence ?) qui fait suite à de nombreux autres (chutes, propos incohérents, désorientation…).

Selon un récent sondage Associated Press/NORC, 77 % des Américains (69 % parmi les démocrates), jugent Biden trop âgé pour diriger le pays jusqu’en janvier 2029. Joe Biden qui fêtera ses 81 ans en novembre prochain est le plus vieux président que les Etats-Unis aient connu. Il aura 86 ans à la fin de son second mandat si les électeurs le reconduisaient à la présidence. Paradoxalement les Américains n’ont pas à se plaindre de sa politique et le verraient bien poursuivre sur sa lancée. Il a su replacer les Etats-Unis au centre de toutes les décisions diplomatiques occidentales. Biden apparait comme le « sauveur » de l’Ukraine et sa détermination a sans aucun doute permis le soutien européen à la guerre. L’Otan est revenu au premier plan, les ventes d’armes américaines n’ont jamais été aussi hautes. Economiquement parlant, sa politique a ramené l’inflation à 3,7 %, contre 8,3 % il y a un an, les salaires augmentent et le plein emploi est là. Et les Européens achètent son gaz de schiste trois fouis plus cher que le gaz russe. « America is back » !

Et puis, Joe Biden n’en démord pas, il est meilleur rempart contre Donald Trump, 77 ans. « Je me présente parce que la démocratie est en jeu. Parce qu’en 2024 nous voterons à nouveau sur l’avenir de la démocratie. Que ce soit bien clair : Donald Trump et ses partisans républicains sont décidés à détruire la démocratie américaine » a-t-il lancé à son auditoire acquis à sa cause.

Joe Biden a pour lui qu’il est pour l’instant le seul candidat crédible aux yeux des démocrates qui n’ont personne pour le remplacer. Sa vice-présidente, Kamala Harris n’a pas trouvé sa place, Robert Kennedy apparaît aux yeux de certains comme un affreux complotiste parce qu’opposé au vaccin contre le covid et Marianne Williamson n’est seulement connue que pour ses livres de spiritualité new age. Pour autant, le 46ème président des Etats-Unis est loin d’être sorti d’affaire. Il doit faire face à une procédure de destitution enclenchée par les Républicains ; son fils Hunter est poursuivi pour port d’arme illégal et cela pourrait n’être que le début de ses déboires judiciaires (Il a décidé de plaider non coupable). Enfin, la côte de popularité de Biden ne cesse de chuter même au sein de son propre camp. Le 13 septembre dernier, un journaliste réputé du Washington Post David Ignatius, soutien de Biden a appelé le président dans son éditorial à se retirer et à laisser la place à la nouvelle génération. Une nouvelle candidature de Biden ferait courir le « risque de défaire sa plus grande réussite, qui était d’avoir réussi à arrêter Trump » a-t-il encore écrit. Donald Trump, justement se montre très sûr de lui et confiant en dépit de ses casseroles judiciaires. Pourtant guère moins âgé que le président actuel, Trump a estimé aux micros de la chaîne NBC que le problème de Biden n’était pas son âge mais « son incompétence ». D’ici l’élection, rien n’est écrit d’avance. ■