Un homme amoureux
Jack Lang a été ministre de François Mitterrand. Proche de l'ancien président socialiste, il s'est érigé en gardien de son image. Au point parfois d'en faire une icône. Dans son dictionnaire amoureux, avec un réel talent, Jack Lang redonne vie à François Mitterrand, vingt ans après sa mort et cent ans après sa naissance. « Je me suis confronté, écrit-il, à l'ensemble de l'action du politique et de la vie de l'homme, avec ses méandres, ses silences, ses échecs. Mais aussi avec sa constance dans les convictions, son brio dans l'accomplissement de sa tâche ». Avec Jack Lang, qui a un sens aigu de la réécriture. le droit d'inventaire a tout de même des limites. Mais quand on est amoureux, on oublie beaucoup de choses et on a tendance à enjoliver les traits. Il n'en reste pas moins qu'on découvre certains aspects intéressants et parfois amusants du premier Président socialiste de la Vème République. ■
Dictionnaire amoureux de François Mitterrand – Jack Lang – Plon – 454 pages
Financement et transparence de la vie politique
La démocratie, d'une part, a un coût financier pour la collectivité et, d'autre part, implique un devoir d'exemplarité individuelle pour les personnes qui envisagent de gérer les affaires de la Cité. Le présent ouvrage entend familiariser le lecteur avec ces deux aspects de la vie politique : un coût financier élevé, mais nécessaire, représenté par le financement principalement public des campagnes électorales et des formations politiques ; une exigence comportementale que le Parlement a consacrée en instaurant, puis en accentuant les règles dites de « transparence » (lutte contre les conflits d'intérêts/déclarations de situation patrimoniale). À jour des dernières réformes et jurisprudences, ce livre répond à toutes les questions que se posent ceux qui s'intéressent au financement des campagnes électorales, au financement des partis politiques et à la transparence de la vie politique. ■
Financement et transparence de la vie politique - David Biroste – LGDJ - 248 pages
Rentiers
Ancien reporter à l'AFP, Yvan Stefanovitch a le goût de l'enquête. Il aime fouiller, regarder derrière les rideaux, sous les tapis de la République. A chaque fois, il nous livre le fruit de ses recherches qui, malgré l'énormité des découvertes finissent par ne plus surprendre. C'est surtout instructif et révélateur d'un système à bout de souffle. L'auteur prend pour cible le CESE « qui coûte 40 millions d'euros par an au contribuable et dont les 233 membres brassent de l'air en attendant une retraite princière ». Il passe au crible les carrières des Hauts fonctionnaires pour y débusquer ceux qui bénéficient d'un « placard doré à vie ». Ils égratignent au passage, les généraux de la Gendarmerie dont les effectifs sont passés de 3 en 1962 à 73 en 2015 ! Au fil des pages, on croise au milieu « de cette armée de rentiers », un grand nombre de personnalités : Edouard Balladur, Jeannette Bougrab, Dominique de Villepin, Fadela Amara, Aquilino Morelle, Brice Hortefeux jusqu'au président François Hollande qui a reconnu en 1989 n'avoir eu aucune mission à effectuer à la Cour des comptes quand il y était en poste. ■
Rentiers d'Etat – Yvan Stefanovitch - Editions du Moment – 287 pages
La relève, vraiment ?
Les élections régionales ont été un énième coup de semonce à une classe politique qui a du mal à se renouveler. Seuls, peut-être Laurent Wauquiez et Carole Delga nouvellement élus présidents de région peuvent prétendre incarner une certaine forme de relève. Le journaliste Samir Tounsi dresse dans son « Petit dico politique de la relève » le portrait d'une génération de quadras qui ronge son frein « dans les antichambres de la gérontocratie politique française ». Les Français sont fatigués de voir et revoir toujours les mêmes aux manettes. De A comme Aparatchik, à W comme Wauquiez en passant par C comme cumul des mandats, ou T comme Tsipras, voilà un abécédaire de la relève qui donne, malgré tout, des raisons d'y croire. ■
Petit dico politique de la relève - Samir Tounsi – Editions du Moment- 224 pages
Décomposition française
“La décomposition de la France est engagée. Cela ne fait plus de doute”. Ces propos sont ceux de Malika Sorel-Sutter que l'on connaît pour ne pas avoir sa langue dans sa poche. C'est en observant le système administratif et le monde politique, de l'intérieur, que Malika Sorel-Sutter a pris la mesure de la faillite de nos élites. Pour l'auteur, « la pente est prise depuis trop longtemps, par les mêmes toujours au pouvoir, du renoncement à analyser les problèmes en profondeur, à reconnaître leurs erreurs et à reprendre les questions douloureuses, dont les conclusions se révèlent bien souvent déplaisantes… » Pourtant, assure-t-elle, « nos élites de commandement savent exactement ce qu'il en est des difficultés inhérentes à l'immigration et à l'intégration, qui se posent d'une manière plus aiguë que jamais. Et c'est là la source majeure de la dépression collective dans laquelle les Français ne cessent de s'enfoncer ». Avec les résultats que l'on sait dans les urnes aux régionales. ■
Décomposition française - Comment en est-on arrivé là ? Malika Sorel-Sutter – Fayard - 312 pages
Ailleurs
En ces temps de sinistrose, voilà un ouvrage que l'on feuillette avec curiosité. Un vrai bol d'air pur. L'auteur, ethnologue et anthropologue nous entraîne dans une virée fantasmagorique. Il nous fait visiter ces contrées rêvées qui n'ont, le plus souvent, existé que dans la tête de ceux qui voulaient y croire. Mais la force de persuasion des récits de ces grands explorateurs du XVIème siècle, poètes et autres érudits finit par nous faire douter. On aimerait croire que ces pays ont existé (certains ont d'ailleurs réellement existé). Le Royaume de Saba, l'empire du Grand Moghol, la Terre de Barbarie, le Pays des Amazones, Troie… tous ces noms résonnent à nos oreilles. On les connaît sans les connaître. Ce livre nous raconte leur histoire. Il y a d'autres contrées qui, comme on dit dans les guides, valent le détour. L'Araucanie (qui sera avec la Patagonie, un royaume éphémère fondé par le Français Antoine de Tounens en 1860), Cythère, la patrie d'Aphrodite (tout un programme), Colchide où repose la Toison d'Or… Pas un coin du globe sans son pays rêvé. Pour n'en manquer aucun, il y a cet atlas. ■
Atlas des contrées rêvées – Dominique Lanni – Illustrations de Karin Doering-Froger – Arthaud – 140 pages
Climat
“Ce livre est un livre d'accusation” avertit Christian Gerondeau, ce polytechnicien qui étudie le climat depuis quinze ans qui s'adresse à ceux qui disposent « des moyens intellectuels et humains susceptibles d'analyser les faits et de connaître la vérité ». « Lorsque la plupart des responsables politiques, économiques ou religieux accréditent l'objectif de la conférence de Paris de réduire de 50% les émissions de CO2 à l'horizon 2050, non seulement ils mentent en s'appuyant sur des documents scientifiques faux mais surtout ils contribuent à la mise en danger de mort de millions d'hommes et de femmes » lâche-t-il. En effet, chaque année, plus de quatre millions d'êtres humains meurent parce qu'ils n'ont pas ou peu d'électricité et qu'ils sont intoxiqués par les fumées de foyers domestiques. « Pour faire cesser cette tragédie et plus généralement sortir de la pauvreté plus de trois milliards d'habitants, il faut avant tout leur donner accès à une électricité abondante et bon marché, que seules peuvent le plus souvent leur procurer des centrales à gaz ou à charbon. Mais, au nom de la lutte contre les hypothétiques inconvénients du CO2, les gouvernements des pays riches voudraient le leur interdire ». L'auteur dénonce au fil des pages, le GIEC, les politiques, les scientifiques et même le Pape. Personne n'est épargné. A tort ou à raison. A vous de vous faire votre religion. ■
Climat : J'accuse - Christian Gerondeau – Editions du Toucan – 176 pages