Répondre à la question de créer des emplois n’est pas aussi simple que la subvention ou la formation (trente ans que s’est essayé sous diverses formes). Rendons-nous à l’évidence, cela ne fonctionne pas.
Il faut savoir se réinventer et surtout ne pas s’interdire de totalement transformer l’approche. La solution est l’architecture avec son plan développé dans l’ouvrage « Cinq ans, cinq millions d’emplois par le made in France » tout ce qui y est développé est scientifique et réaliste.
S’il est évident que cela doit passer par une production locale, tout l’enjeu est de savoir comment augmenter cette dernière. Relocaliser celles qui n’y sont plus et surtout persuader « l’Entreprise » et son entrepreneur de recruter sereinement et durablement. En cinq questions centrales, pourquoi faire ailleurs ce que l’on peut faire ici si la part main-d’œuvre n’est finalement plus l’enjeu principal dans le coût complet du produit ?
Et si on peut relocaliser ; comment créer des emplois et réindustrialiser le pays ?
Comment garder et augmenter la compétitivité tout en créant des emplois ?
Comment impulser un big-bang géo industriel assez fort pour propulser l’économie vers le succès ? Comment rassembler pour la première fois les quatre forces de la société industrielle et manufacturière en tenant compte des intérêts de chacun ?
D’un point de vue macro, l’approche vertueuse est de passer par un écosystème où les quatre forces de la société manufacturière sont prises en compte. - « L’Entreprise » (qui doit augmenter sa valeur) ; - L’État (qui doit réduire le nombre de chômeurs à travers des outils d’analyses et son système de financement) ; - La Main d’Œuvre (son rôle indispensable, qualifiée et formée qui à travers une matrice analyse les outils de productions) ; - Le Produit (son avantage compétitif avec une origine valorisante). Pour le point de vue micro, c’est créer un système de coopération entre ces 4 forces avec des intérêts communs où chacun y trouve énergie, avenir et avantages économiques.
L’ouvrage « Cinq ans, cinq millions d’emplois par le made in France » est composé de plusieurs outils qui donnent un nouveau regard à l’environnement dans lequel évolue « l’Entreprise ». Cette dernière est confrontée à ses 15 risques qui sont à la fois liés à la mondialisation et au local. L’outil risque pays /risque fournisseur met en avant la classification mathématique de risques d’une production ou d’achats délocalisés. Le Made In et son outil dans la mondialisation placent « l’Entreprise » et son produit face aux enjeux concurrentiels de la mondialisation. Cet outil aide à comprendre à la fois où fabriquer et où vendre, mais aussi, de s’acquérir le moyen de connaître par décomposition le véritable prix d’un produit concurrent (coût matière, fabrication, transport, marge, etc.). La mondialisation ne doit plus être subie, mais doit être à l’inverse un moteur de développement de « l’Entreprise ».
Un autre outil fédérateur au sein de « l’Entreprise » est la méthode de la relocalisation appelée « l’Effet Ressort ». Elle donne pour avantage de coordonner et fédérer les différentes forces internes de « l’Entreprise » autour d’une méthode unique et universelle pour la relocalisation partielle ou totale de la production. L’utilisateur de cette méthode s’approprie les étapes de la relocalisation pour mieux calculer et appréhender les enjeux de la relocalisation. Une conséquence vertueuse de cette méthode est appelée « l’Effet Ressort Domino ». Une fois relocalisée, une « Entreprise » doit inciter ses fournisseurs à relocaliser leurs productions qui à leur tour peuvent inciter leurs propres fournisseurs ou même ses clients à se relocaliser et ainsi de suite.
Pour pousser « l’Entreprise » et l’État autour de la création d’emplois, il faut obtenir suffisamment de données sur « l’Entreprise », son produit et sur l’outil manufacturier. Ces données sont utilisées pour restituer les échanges inter-entreprises et augmenter la compétitivité du parc industriel existant. C’est aussi classifier les entreprises, mettre en avant les produits manufacturés localement, identifier les besoins de production et pouvoir cibler où il est nécessaire d’investir.
Il faut aussi comprendre qui fabrique quoi, qui importe quoi (et peut faire fabriquer localement) et comment est fabriqué le produit. L’élément central de ces données est la matrice WIPER (Watch, Investment, Productivity, Economic, Rewarding) qui révolutionne l’analyse de la machine-outil. Cette matrice reprend le rôle de chaque acteur (le propriétaire, l’utilisateur et le produit) en une analyse aussi bien horizontale que verticale. Elle expose et restitue si une machine-outil est correctement conçue, doit être améliorée, doit être développée, ou simplement changée pour plus de performance. L’application de la décision des actions définies par la matrice augmentera non seulement la valeur « l’Entreprise », à son produit et à son cercle vertueux, mais permettra également à l’État de jouer plus précisément son rôle.
La transformation de l’approche prend la forme du « contrat d’entente ». Ce dernier est le ciment entre « l’Entreprise », l’État, les salariés et les partenaires sociaux pour créer en masse des emplois. L’idée expliquée simplement est que l’État finance les machines-outils des entreprises qu’elles soient localisées ou dans le cadre d’une relocalisation. Ce financement (issu des aides actuelles sans créer de nouveaux impôts ou augmenter la dette) demande en contrepartie à « l’Entreprise » de recruter durablement selon une règle établie. Si « l’Entreprise » respecte ses engagements, au bout de cinq ans, elle devient propriétaire de l’outil. « L’Entreprise » augmente immédiatement en valeur et l’État à créer des emplois durables, à moins de charges et plus de rentrées fiscales.
L’État crée une structure pour l’accompagner dans son rôle du financeur d’outils industriels, le CI3E (Centre d’Investissement de l’État pour l’Économie et l’Entreprise). Si un investissement hypothèque l’avenir, il s’agit ici d’utiliser ce qui existe sans créer de nouveaux impôts ou dettes. Tout l’enjeu du CI3E est, par son système décisionnel et financier, de superviser les investissements de l’État et de s’assurer que les besoins de « l’Entreprise » sont respectés et optimisés. Les objectifs de l’investissement sont efficacité et précision chirurgicale. Seule action possible pour apporter plus de valeur à « l’Entreprise », une parfaite optimisation industrielle et une maîtrise budgétaire. Ces clés créeront, à elles seules, de l’emploi.
Le cadre spécifique des relocalisations amène à donner un nouveau rôle à l’aménagement du territoire. Il faut identifier les lieux d’implantations qui correspondent aussi bien à la stratégie de « l’Entreprise » qu’à celle de l’État. Une structure est créée autour de ce rôle, le CATIE (Centre de l’Aménagement du Territoire pour l’Industrialisation et l’Emploi). Les objectifs de la structure sont d’associer l’aménagement du territoire, la politique de réindustrialisation, de relocalisation et de la formation. Ces objectifs créent un nouveau modèle d’aménagement du territoire et deviennent les points essentiels pour développer et optimiser les capacités de production, diversifier et augmenter le parc industriel ainsi que répondre avec force et énergie à la création de millions d’emplois répartis avec équilibre sur le territoire. Une relocalisation réussie doit prendre en compte géographiquement de la disponibilité de la main d’œuvre, de la possibilité des collectivités d’absorber « l’Entreprise » avec son environnement, des règles environnementales et du développement durable.
Le recrutement de chercheurs d’emplois par « l’Entreprise » doit correspondre à la stratégie de l’État. Cela commence par la création de nouvelles catégories et groupes de catégories de chercheurs d’emploi pour répondre avec efficacité au manque de possibilité d’embauche des jeunes et seniors. Selon ces catégories et groupes, l’État supporte à différents pourcentages sur des durées variables les charges du salarié, pour « l’Entreprise ».
La mise en application développée dans l’ouvrage « Cinq ans, cinq millions d’emplois par le made in France » est indispensable pour celle ou celui qui prétend vouloir atteindre le plein emploi ou le renouveau industriel. L’approche et ses outils déjà essayés sur le terrain sont jugés aussi bien par les universitaires que par les chefs d’entreprises innovants, réalistes, fiables et pérennes. ■
* Vient de publier « Cinq ans, cinq millions d’emplois par le made in France » – Préface de Philippe Laurier, Responsable du séminaire Intelligence économique à l’Ecole Polytechnique - Editions Publibook