Les années Mitterrand
Première grande synthèse d’ensemble sur les années 1984 - 1988, cette somme historique et politique réunie une quarantaine d’études publiées par des chercheurs et universitaires, de sensibilité variées qui ont eu accès à de nombreuses archives souvent inédites. Ces études sont aussi le fruit d’entretiens avec les acteurs et d’un minutieux travail de synthèse. Ces années pas si lointaines ont connu plusieurs grands moments politiques : la voie suivie par le gouvernement Fabius, la cohabitation qui introduit une situation inédite dans le fonctionnement des institutions et la réélection de François Mitterrand. En filigrane de ces événements, on entrevoit aussi la lente évolution vers une bipolarisation encore incomplète autour du parti socialiste et des droites RPR-UDF, le déclin du parti communiste et la percée concomitante d’une extrême-droite. Sur le plan international, les signes annonciateurs d’une détente est-ouest pointent et l’essor du couple franco-allemand s’affirme. Sur le plan intérieur et économique, on vit une période de libéralisation de différents marchés, et d’internationalisation de l’économie. C’est aussi le chômage qui inquiète. La culture est largement soutenue par les pouvoirs publics, les efforts se portent sur l’éducation tandis que la jeunesse s’exprime dans la rue et que la question des « banlieues » et de la politique de la ville – après les grandes lois de décentralisation – apparaît plus nettement dans le débat public. Bref une époque riche en événements et mutations de toutes sortes. ■
Mitterrand - Les années d’alternance - 1984-1986 / 1986-1988 – Sous la direction de Georges Saunier - Nouveau Monde éditions – 880 pages
Comptabilité communale
Intégrant l’ensemble des grands principes régissant la comptabilité publique, l’étude minutieuse des dépenses et des recettes, le processus budgétaire, l’exécution des dépenses et des recettes, la dématérialisation, la notion de service public sous toutes ses coutures (SPA, SPIC, Modes de gestion : direct ou délégué), l’analyse financière ainsi que la gestion de l’inventaire, ce manuel s’adresse à tous ceux qui ont soif de connaissances et qui souhaitent participer activement à la bonne gestion des deniers publics : agents comptables communaux, élus locaux et gestionnaires communaux, étudiants... Retrouvez dans ce guide tous les outils et les conseils indispensables pour comprendre la comptabilité communale : harmoniser les pratiques comptables et budgétaires ; renforcer la polyvalence des agents comptables et limiter le nombre de rejets comptables. ■
En avant pour une comptabilité communale éclairée - Marvin Dumas - Editions du Puits Fleuri - 550 pages
Faire-part de décès
Le 5 mai 1821, à 17 h 49, le « général Bonaparte », nom sous lequel les Anglais pas avares de mesquineries appelaient Napoléon meurt dans une île lointaine de l’Atlantique-Sud, entouré de rares fidèles. Comment le monde a-t-il appris la nouvelle ? Quelles réactions a-t-elle provoquées ? C’est à ces questions que Thierry Lentz, le directeur de la Fondation Napoléon répond dans ce livre. Le monde attendra deux mois avant de connaître la mort de l’Empereur. Le roi George IV est informé de la fin de Napoléon le 4 juillet, Louis XVIII le 5 juillet. Or, « contrairement à ce qu’affirme l’historiographie traditionnelle explique Thierry Lentz, l’émotion, réelle ou affectée, ne dépassa guère le cercle des fidèles, principalement militaires, et le milieu des publicistes. Ni le Gouvernement ni le Parlement, à peine le clan Bonaparte ne furent troublés » Ce n’est qu’une décennie plus tard que la légende se mettra en marche. En vingt-quatre chapitres nourris de lectures oubliées et de nombreuses informations inédites, Thierry Lentz retrace ces quelques semaines où l’on crut que le monde allait vaciller, mais qui soldèrent en fait un épisode lointain, voire en partie oublié. ■
Bonaparte n’est plus ! Le monde apprend la mort de Napoléon (juillet-septembre 1821) - Thierry Lentz – Perrin – 308 pages
Messieurs les Anglais…
“La guerre des guerres, le combat des combats, c’est celui de l’Angleterre et de la France, le reste n’est qu’épisode” (Jules Michelet, Histoire de France, 1840). Très récemment, l’équipe de France de rugby a été écrasée par l’équipe anglaise. Le coup est rude. Une nouvelle fois, la France ployait le genou face à la Grande-Bretagne. Heureusement, l’histoire de nos deux pays ne se résume pas au sport. Durant sept cent quarante-neuf ans, l’Angleterre et la France n’ont cessé de se faire la guerre. Et contrairement à ce que l’on imagine – la faute à Waterloo et Trafalgar -, au match des batailles de Hastings à La Rochelle en passant par Castillon ou Yorktown et même la bataille des Quatre-Bras le funeste 16 juin 1815, la France sort largement victorieuse. « Durant leur millénaire face-à-face, les deux pays ont participé à une trentaine de guerres, seuls ou dans le cadre de coalitions, et se sont combattus au cours de deux cents batailles majeures. On sait rarement que la France en a remporté les deux tiers » rappelle malicieusement Daniel de Montplaisir. Voilà de quoi nous mettre du baume au cœur après notre lamentable défaite au rubgy. Vive la France et M... au roi d’Angleterre qui nous a déclaré la guerre ! ■
Quand le lys terrassait la rose - Daniel de Montplaisir – Mareuil éditions – 400 pages
Algérie
Signés le 18 mars 1962, les Accords d’Evian, censés mettre fin à la guerre d’Algérie prévoient un cessez-le-feu le lendemain à midi, les deux parties s’engageant « à interdire tous recours aux actes de violence, collective ou individuel ». Malheureusement, cet accord ne sera pas intégralement respecté. Harkis et Pieds-noirs seront victimes de ces violences. De nombreux civils disparaîtront à tout jamais sans laisser de trace. Alain Vincenot donne la parole aux proches de ces « oubliés du 19 mars ». Ils évoquent des souvenirs douloureux de leurs frères, pères, maris… ■
Algérie, les oubliés du 19 mars 1962 – Alain Vincenot – L’Archipel – 352 pages
La barre à gauche
La Fondation Jean Jaurès et les éditions de l’Aube publient : « la gauche du réel, un progressisme pour aujourd’hui ». L’ouvrage écrit par un collectif de « jeunes citoyens engagés » est préfacé par l’ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve. « A l’heure où la gauche réformiste est prise en étau entre les tentations centriste et populiste explique Gilles Finchhelstein, le directeur de la Fondation, son existence même serait menacée, son identité brouillée ». « Une clarification idéologique profonde est nécessaire » juge-il. Cet essai à plusieurs voix défend justement « l’invention d’un nouveau progressisme, sans esquiver les questions gênantes : rapport au marché, à la mondialisation, à la diversité culturelle… ». Pour le collectif Télémaque, il est donc temps de « s’attaquer de front aux ambiguïtés et aux hypocrisies qui paralysent la gauche ». ■
La gauche du réel – un progressisme pour aujourd’hui – Collectif Télémaque – Fondation Jean Jaurès – 246 pages
L’esprit français
L’écrivain suisse d’origine turque, Metin Arditi est tombé très tôt amoureux de ce bel Esprit français. Dans sa famille, le français était la langue usuelle. Une langue qui incarnait « pas seulement un pays mais la liberté et le juste ». Dans un Orient flou, explique-t-il, le français était « notre refuge ». En grandissant, il découvre les multiples facettes de cet Esprit français : le chant classique, la Comédie française mais aussi les vers de Racine, le Café de Flore, les Polytechniciens et leurs bicornes, l’Académie française, Normale Sup, Jeanne Moreau… Metin Arditi l’admet volontiers, certaines entrées de son dictionnaire « pourront paraître frivoles, elles le sont ». Mais quoi de plus normal puisque l’Esprit français « est aussi – et surtout – là pour charmer, ravir, séduire » s’amuse-t-il. Oui, il y a des omissions. Comment résumer l’Esprit français en un seul volume ? Impossible. L’auteur estime qu’il en faudrait au moins cent, « sur sept siècles, une quinzaine de tomes par siècle ». Ce dictionnaire où l’on croise Guitry, Piaf, Colette, Diderot, Renan, Pascal et tant d’autres est un merveilleux cadeau « comme l’est l’Esprit français » conclut Metin Arditi. Une lecture véritable antidote à la morosité. Merci M. Arditi. ■
Dictionnaire amoureux de l’Esprit français – Metin Arditi – Plon-Grasset – 669 pages