Homme de peu de foi ?
A chaque président, les mêmes interrogations. Est-il croyant ? En quoi croit-il ? Quels sont ses liens avec les religions ? Que veut-il faire ? Et l’islam de France ? Quelle laïcité ? Le journaliste et écrivain Salomon Malka qui a été directeur d’antenne de RCJ s’est posé ces questions pour Emmanuel Macron. De son baptême adolescent à Amiens jusqu’aux grands discours sur la transcendance et la spiritualité écrits à l’Elysée, le livre piste Emmanuel Macron tout au long de sa quête spirituelle. Difficile pourtant de savoir ce que pense réellement le Chef de l’Etat. Si les témoignages de Mgr Georges Pontier, du pasteur François Clavairoly, du grand rabbin Haïm Korsia, Ahmet Ogras, mais aussi de Rémi Brague, Olivier Abel, Francis Kalifat, Ghaleb Bencheikh apportent un certain éclairage sur sa vision de la spiritualité, des grands enjeux sociétaux, du communautarisme, de la place de l’Islam en France ou de la laïcité, bien malin qui saura décrypter la pensée profonde du président. Le mystère reste entier. ■
Dieu, la République et Macron – Salomon Malka - Editions du Cerf - 224 pages
Trains
Le train est un moyen privilégié de découvrir la France. L’affirmation peut prêter à sourire et pourtant. Oubliez donc votre voiture et son bilan carbone pour partir sur des voies de traverse et pour profiter pleinement de la France en empruntant de tranquilles lignes ferroviaires. Pas les grandes lignes. Le livre de la journaliste Juliette Labaronne propose trente échappées ferroviaires à pratiquer en famille, en solo avec ou sans vélo… comme bon vous semble. L’idée de Slow train est de profiter des ressources du pays en prenant le temps, cette donnée précieuse trop souvent négligée. Prendre le temps, ouvrir grand les yeux, profiter du paysage, faire des rencontres, découvrir des régions et des lieu, pour tout cela, Slow train est le guide idéal de déconnexion et de dépaysement. ■
Slow train - Juliette Labaronne – Editions Arthaud – 160 pages
Débarquement
La Normandie vient de commémorer le 75ème anniversaire du débarquement. Un moment important de notre Histoire que l’on peut découvrir à travers de très nombreux sites et musées. Mais la Normandie ne se limite pas à ses plages. Le Guide « Un Grand week-end » consacré à la Normandie vous invite à découvrir les plus belles régions normandes : Rouen et les boucles de la Seine, le Havre, la côte d’Albâtre et la côte fleurie, Caen et les plages du débarquement sans oublier le Mont Saint-Michel et sa baie avec une escapade à Chaussey. Pour tout voir, un week-end ne suffira pas. Plusieurs week-ends seront nécessaires. ■
Un Grand week-end – Normandie - Hachette tourisme – 232 pages
Ethnologie
La Patagonie ne se résume pas à ses merveilleux paysages. Derrière le cliché touristique, se cache une histoire plus sombre. En rééditant « Une race qui disparaît », petit opuscule de Ramon Lista paru en 1894, les éditions Interfolio remettent en lumière la fin et surtout la mort des Tehuelches, premiers habitants de cette terre située aux confins de l’Amérique du Sud. Paradoxalement, celui qui participa activement aux massacres des indiens Onas en Terre de feu, deviendra par un curieux retournement de l’histoire, l’un de leurs plus farouches défenseurs. Nommé gouverneur de la région de Santa Cruz, Ramon Lista rencontrera Kolia, une femme Tehuelche, et de cette relation naît une fille. Dès lors, celui qui fut le premier explorateur de la Patagonie, prendra fait et cause pour ce peuple natif. Un plaidoyer qui ne suffira pourtant pas à arrêter le massacre des Indiens de Patagonie orchestré par les autorités argentines. Au moment de la parution du livre de Lista, il n’y avait déjà plus que cinq cents Tehuelches. Aucun aujourd’hui. ■
Une race qui disparaît – les Indiens Tehuelches de Patagonie - Ramon Lista - Interfolio – 96 pages
Choc culturel
Avec la découverte de l’Amérique naît la figure du sauvage. Pendant des siècles, elle va nourrir l’imaginaire occidental. Au fil des pages de ce livre passionnant et dépaysant Jean Talon nous fait vivre les rencontres, toutes véridiques même si parfois incroyables entre l’explorateur, l’aventurier, bref, l’« homme civilisé » et le « sauvage » (mais on peut parfois se poser la question de savoir qui est le sauvage de l’autre). Des histoires qui s’étirent peu après la découverte de l’Amérique jusqu’au XXème siècle. La rencontre est toujours surprenante, parfois émouvante ou drôle, de temps à autre inquiétante. Les protagonistes de la rencontre verront leur quotidien a jamais bouleversé. Pas forcément pour leur bonheur. Et comme l’a dit une fois Lévi-Strauss, cité par Jean Talon, à propos des peuples aborigènes disséminés de par le monde, « d’indigènes ils se sont transformés en indigents ». Jean Talon encore : « Qu’il existe des hommes qui ne veulent rien savoir du confort occidental, des lave-linge et des lave-vaisselle, des voitures, des supermarchés, des dentifrices et autres : c’est là quelque chose que l’Occident n’arrive vraiment pas à digérer ». ■
Explorateurs, touristes et autres sauvages – Jean Talon – Editions Plein Jour – 160 pages
Rural-Trotter
On ne présente plus Pierre Bonte, cet infatigable et ardent défenseur de nos villages. Une fois encore, avec « La belle France », le journaliste nous faire partager sa passion pour une France rurale (même s’il n’aime pas le mot) vivante. Mêlant souvenirs personnels et professionnels, l’homme qui a présenté l’émission culte « Bonjour monsieur le maire » nous fait ici quelques confidences. Au fil de ce livre, il dévoile avec tendresse et lucidité, les richesses de cette France des villages. Du nord au sud, d’est en ouest, Pierre Bonte nous promène dans cette France qui fait rêver tant de citadins mais qui est pourtant menacée de disparition si on n’y prend garde. Celui que Jacques Martin appelait « l’apôtre des vicinales » nous offre aussi de belles rencontres avec des personnages hauts en couleur comme le maire de Laàs, Jacques Pédehontaà qui a fait de son village une principauté… Loin des clichés, pour garder notre campagne vivante et accueillante, la France des villages a besoin d’être soutenue. Ce livre est une pierre à l’édifice. ■
La belle France - Itinéraire d’un rural-trotter – Pierre Bonte – Le Passeur éditeur – 240 pages
Tête de liste
Alors que les citoyens n’ont jamais été autant en demande de participation démocratique, notre époque voit ressusciter, sous de nouveaux atours, une figure politique que l’on croyait évanouie : celle du Prince. Homme fort, allégorie de l’action et du changement, il est plus que jamais sur le devant de la scène, éclipsant corps intermédiaires et contre-pouvoirs. Obama, Macron, Trudeau, Trump, Salvini, Bolsonaro… Qu’on les adule ou qu’on les déteste, les dirigeants contemporains se retrouvent « starisés » et gouvernent seuls. En acceptant d’abdiquer notre responsabilité au profit de ces icônes transformées en personnages de fiction, nous oublions que la démocratie, aventure collective, est avant tout ce que nous en faisons. De Machiavel à House of Cards en passant par Shakespeare et Claude Lefort, Vincent Martigny explore les modalités et les conséquences de notre obsession pour les chefs. ■
Le Retour du Prince - Vincent Martigny – Flammarion - 224 pages
Vae victis
Toutes les guerres sont stupides, bien sûr, mais certaines le sont plus que d’autres. De mémoire d’homme, on s’est déclaré la guerre pour une vache, un cochon ou des crabes. Des batailles meurtrières ont été livrées pour un seau de bois, un panier de pommes, des gâteaux impayés, une oreille, des taxes sur le whisky, voire des déjections d’oiseaux de mer. Les Anglais ont attaqué Zanzibar, les Iroquois l’Allemagne, l’Allemagne le Liberia, et l’armée australienne fut mise en échec par des troupeaux d’émeus ; le Salvador bombarda le Honduras pour un match de football et la Suisse envahit le Liechtenstein par erreur… Bruno Fuligni et Bruno Léandri sont entrés en campagne pour raconter les guerres les plus particulièrement stupides de l’histoire universelle. Puisse un jour le rappel de tant d’inepties sanglantes calmer de futures velléités belliqueuses ! ■
Les Guerres Stupides de l’Histoire - Bruno Fuligni et Bruno Léandri - Les Arènes – 200 pages