Mais, le concept de « Métropole » se retrouve bien, lui, dans le périmètre de la zone dense du Grand Paris !
Le fait métropolitain est aujourd’hui incontournable. La France ne pouvait pas être le seul pays européen à ne pas organiser la gestion de l’aire métropolitaine autour et avec sa Capitale !
La Métropole c’est :
• Traiter, avec les Maires, les problèmes communs à nos 131 villes,
• Coordonner, harmoniser la gestion en mutualisant les moyens financiers pour moins peser sur la fiscalité des habitants
• Favoriser l’attractivité pour créer la valeur ajoutée nécessaire à l’activité et aux emplois.
• Assurer le rayonnement dans le monde au plan culturel, historique et touristique.
Bien entendu, l’existence même de cette Métropole interpelle autour d’elle, je le comprends ! Des inquiétudes peuvent naître au sein des territoires environnants par rapport à cet effet de masse, ceci est logique comme pour toutes les grandes villes dans le monde par rapport à leur zone périphérique. La réponse est simple : elle n’est pas dans l’élargissement du périmètre hors de la zone dense, la solution n’est pas de repousser le seuil mais de le dépasser !
La question qu’il faut se poser n’est pas « Que peut nous enlever la Métropole ? » mais « Qu’est-ce que la Métropole peut nous apporter ? ». La réponse est en la mise en œuvre d’une coopération avec les différentes villes ou EPCI autour de la Métropole, donc de mettre en place une politique locale d’aménagement du territoire reposant sur des instruments à créer comme par exemple, les « conventions stratégiques de coopération » en identifiant des thématiques précises touchant au développement et en abordant les financements à organiser.
L’aménagement du territoire s’impose aussi au sein même de la Métropole dans le cadre d’un rééquilibrage territorial rendu nécessaire par les logiques de développement concurrentes, voire opposées, autour de Paris dont pâtissent nos communes depuis des décennies !
La Métropole du Grand Paris agit structurellement en faveur du rééquilibrage territorial et de la solidarité.
La gouvernance partagée au-delà des engagements politiques a permis à la Métropole de s’engager dans ces deux priorités :
L’exemple des 2 concours « Inventons la Métropole du Grand Paris », qui ont mobilisé pour 77 projets sur 70 communes de la Métropole plus de 10 milliards d’euros d’investissements privés, et permet d’aménager près de 3 millions de m2 et près de 20 ha d’espaces végétalisés avec des projets dont les permis de construire commencent à être signés et qui vont sortir de terre ! Ils participent directement à la relance économique. Sur les 77 sites retenus, 18 sont à l’Ouest de Paris et 50 à l’Est et au Nord de Paris !
La Métropole soutient par ailleurs directement des projets structurants pour ses communes : le Franchissement urbain Pleyel à Saint-Denis, la Passerelle de Thiais, le Pont de Nogent, l’interconnexion Bry-Villiers-Champigny, le Franchissement de La Courneuve, le Colisée à Tremblay-en-France, franchissement Dugny-Le Bourget etc. soit 33,4 millions d’euros pour ces 9 projets tous situés à l’Est et au Nord de Paris ! Le « plan piscines » permet à la Métropole d’aider dans le cadre des Jeux Olympiques les équipements pour les communes d’Aulnay, Aubervilliers, Le Bourget et Colombes.
Grâce au Fonds d’Investissement Métropolitain (FIM), nous veillons à aider les communes qui en ont le plus besoin ; ainsi la Métropole a investi 149 millions d’euros dans 730 projets au bénéfice de 121 communes et des territoires.
La Métropole assure la maîtrise d’ouvrage de 5 ZAC ou opérations d’intérêt métropolitain confiées par les communes à la demande de leur maire (ZAC Plaine Saulnier à Saint-Denis, ZAC des Docks à Saint-Ouen et opérations d’intérêt métropolitain à Villeneuve-la-Garenne, Noisy-le-Grand et Livry-Gargan).
Le Centre Aquatique Olympique à Saint-Denis dont la Métropole, avec le franchissement au-dessus de l’A1, est maître d’ouvrage est le seul équipement sportif pérenne créé pour les Jeux Olympiques et destiné à l’héritage.
La Métropole est aussi un acteur incontournable, de la transition écologique pour 7,2 millions de métropolitain(e)s avec le Plan Climat Air Energie Métropolitain (PCAEM).
Le périmètre métropolitain permet de répondre aux difficultés particulièrement aigues de la ville dense (pics de pollution, risques d’inondations, déficit d’espaces verts, etc.) :
En termes d’amélioration du cadre de vie de nos concitoyens et de santé publique, 68 communes de la Métropole sont d’ores et déjà engagées à l’intérieur du périmètre de l’A86 dans la mise en place progressive de la plus importante Zone à Faibles Emissions (ZFE) d’Europe. Nous avons obtenu du gouvernement des avancées significatives pour venir en aide aux plus modestes notamment par la mise en place, en plus des aides à l’acquisition, d’un micro-crédit.
L’exercice de la compétence « Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations » (GEMAPI) contribue également à la protection des métropolitains contre le risque des inondations, au travers d’un investissement pluriannuel de 108 millions d’euros. La réouverture et la renaturation de cours d’eau, de la Bièvre, du Morbras et de la Vieille Mer est aussi une priorité.
Pour réduire le risque inondation, la Métropole investit en aval de la confluence Seine-Yonne pour un ouvrage structurant : le casier-pilote de La Bassée qui permettra de réduire de près de 8 cm le niveau des eaux de la Seine à Paris.
La Métropole promeut ainsi des alternatives en termes de mobilité, avec 5000 points de charge électrique à 2022 à travers le réseau Metropolis, l’implantation de 100 stations Velib’ Métropole supplémentaires en dehors de Paris et le lancement d’un Plan vélo métropolitain.
Rendre la transition concrète c’est aussi relever le défi de la transition énergétique. Désignée pilote du service d’accompagnement à la rénovation énergétique (SARE) en 2019 par l’Etat, la Métropole s’engage sur un dispositif visant notamment le tissu pavillonnaire.
Voici quelques exemples de travaux de la Métropole, mais pour être plus efficace, celle-ci a besoin de clarification et de plus de cohérence lui permettant de satisfaire les formidables espoirs qu’elle fait naître !
Lorsque j’étais parlementaire je me suis opposé avec force aux lois MAPTAM et NOTRe qui ont très imparfaitement posé le cadre de notre organisation territoriale actuelle.
A la lumière de cinq années d’expérience intercommunale et de montée en charge des compétences et des actions de la Métropole du Grand Paris, je suis convaincu qu’il faut renforcer notre Métropole.
Oui à un « acte 2 » de la Métropole du Grand Paris qui se fonde sur la réalité à laquelle la gouvernance d’une telle entité, est confrontée et qui implique des pouvoirs plus efficaces que seule la loi peut lui donner.
Ce renforcement doit s’organiser dans la complémentarité et la subsidiarité avec les autres collectivités, Région ou Départements.
Pour réussir la Métropole des Maires doit être dotée de compétences transversales plus efficaces qu’aujourd’hui.
Ne pas se substituer aux Maires mais pouvoir conduire avec eux des politiques d’intérêt général dans le domaine des transports en complémentarité de la Région, dans le domaine du logement en ayant les moyens financiers de l’aide à la pierre mais aussi dans le domaine de la santé, de la culture et du sport. Enfin, le développement économique ne peut se concevoir sans l’aide aux entreprises en coordination avec la Région.
En conséquence, je plaide donc pour un renforcement du budget de la Métropole afin de ne pas décevoir les fantastiques ambitions soulevées depuis sa création en 2016.
Avec le risque que certains voudraient prendre d’ émietter le « Grand Paris », la France serait alors le seul pays en Europe à ne pas organiser à l’échelle d’une métropole la gouvernance de sa zone dense continue.
Dans le contexte actuel, le nécessaire dialogue entre l’Etat et les élus renforce la nécessité d’une instance métropolitaine qui est l’émanation directe des maires. C’est aussi ce modèle qui permet d’inventer des solutions concrètes, adaptées, et de les déployer sur un périmètre pertinent en travaillant d’une manière constructive et complémentaire avec les autres collectivités pour dépasser l’effet de seuil métropolitain ! C’est dans cette dynamique que la Métropole du Grand Paris souhaite s’inscrire pour l’avenir des 7,2 millions de métropolitains ! ■