LE PROGRAMME DES REPUBLICAINS
Eric Woerth qui en a aujourd’hui fini avec la justice vient d’écrire
« Une crise devenue française ». Fondateur de la Boîte à idées, un
think tank qui rassemble une centaine d’experts issus de la
fonction publique et du secteur privé, le député de l’Oise nous
livre une réflexion pertinente et fouillée sur la politique économique
à mener pour redresser la France. Il détaille les
réformes économiques et sociales indispensables à mettre en
oeuvre : allocation de vie pour refonder notre système de protection
sociale, mesures pour relancer le marché du travail,
réduction drastique de la dépense publique et des prélèvements
obligatoires… Bref des propositions pour un programme de
la droite pour 2017 écrites par le nouveau délégué général en charge
du projet des « Républicains ».
Une crise devenue française – Quelle politique économique pour redresser la France ? Eric Woerth et la
Boîte à idées – L’Archipel – 240 pages
MACHISME
“Un ministère de la Condition féminine ? Et pourquoi
pas un secrétariat au Tricot ?” (Charles de
Gaulle), « C'est la Pompadour qu'on nous envoie ? »
(François d'Aubert à propos d'Édith Cresson), « L'élection
présidentielle n'est pas un concours de beauté »
(Jean-Luc Mélenchon), « Une femme à l'Élysée ? Mais
qui va garder les enfants ? » (Laurent Fabius). Autant de petites
phrases qui en disent long sur la condition féminine en politique.
Soixante-dix ans après qu'elles ont exercé pour la première fois
leur droit de vote, les femmes sont encore et toujours la cible d’un
machisme ambiant. C’est cela que l’ancienne secrétaire d’Etat de
Nicolas Sarkozy, Rama Yade dénonce dans son « Anthologie regrettable
du machisme en politique ». On y retrouve un florilège des pires
répliques du genre recensées sous la Ve République que la
conseillère régionale commente.
Anthologie regrettable du machisme en politique - Rama Yade - Editions du moment – 176 pages
ANIMAUX POLITIQUES
La Vème République refuse l’idée d’une dyarchie au sommet
de l’État. Depuis 1958, une sourde rivalité n’a
cessé d’opposer l’Élysée et Matignon, les deux principaux
pôles du pouvoir. Une rivalité exacerbée par les questions
d’ego, les querelles entre conseillers et les inimitiés personnelles.
Une lutte semblable oppose aujourd’hui François
Hollande (« le boa »), qui peine à convaincre l’opinion
publique, à un Manuel Valls (« le naja ») bénéficiant d’une popularité
acquise au ministère de l’Intérieur. Une « forme singulière de cohabitation
», estime l’auteur, que l’« esprit du 11 janvier » ne masquera
pas longtemps, à deux ans de la présidentielle… Cette empoignade
intestine n’est pas inédite dans notre histoire politique : Mitterrand-
Mauroy en 1981, Chirac-Juppé en 1995… Le livre raconte ainsi les différents
épisodes de ces conflits larvés et les replace dans la perspective
des scrutins de 2017 et 2022.
Le boa et le naja - Patrick Girard – L’Archipel – 27 pages
CELINE
Il faut avoir écouté Fabrice Luchini récitant du Céline
pour comprendre toute la magie du verbe de ce personnage
encensé comme auteur littéraire mais honni
en tant qu’homme et collaborateur. « Céline assemble
les mots de façon improbable pour écrire la musique de ses
récits. Quand il a épuisé les ressources de la langue ordinaire,
il forge des mots nouveaux et tord le cou à la syntaxe traditionnelle »
poursuit Michel Legrain qui vient de consacrer un livre aux noms
propres cités par Céline dans ses livres. Noms propres qui sont ceux
de personnages réels ou imaginaires, villes, pays, bateaux et même animaux
qu’il a croisés tout au long de sa vie. « Nous avons cherché à deviner
quels personnages se cachaient sous les masques et en quels lieux nous
étions invités » poursuit l’auteur. Cela nous donne un dictionnaire fouillé et instructif. On découvrira enfin qui se cache derrière le sobriquet
de Qui-dit-oui, Sabretache, Parapine ou la petite Lola… Dans un
tout autre registre Michel Legrain vient de publier un « Dictionnaire
de femmes de la Bible » (Editions du Cerf).
Les noms propres chez Céline – Parcours alphabétique et lectures thématiques – Michel Legrain Slatkine
Erudition – 248 pages
PROMENADE CAMARGUAISE
La Camargue, cette île formée par la rencontre
du Rhône avec la Méditerranée, connaît depuis
toujours des transformations rapides et brutales.
Elle est aujourd’hui plus que jamais menacée
par le réchauffement climatique. Cette
Camargue, espace de biodiversité et de nature
préservée (ou presque) n’existe pourtant que par la volonté et le
travail des hommes. « Tout ce qui est « naturel » en Camargue est lié
aux activités humaines. Les cultures, l’élevage, l’extraction du sel, la chasse,
la protection de la nature et les contrôles de l’eau façonnent à la fois
la richesse de ses écosystèmes humides et son originalité culturelle » peuton
livre en exergue du livre « En Camargue, le fil de l’eau, le fil du
temps ». Si rien n’est totalement naturel, rien n’est non plus tout
à fait artificiel comme on le découvre. Car, « dans l’espace et le temps,
les lois de la nature semblent toujours s’imposer. Que l’on soit né ou
venu vivre en Camargue, il a fallu résister et s’adapter pour y rester ».
Vivre en Camargue, une chance et en même temps un sacerdoce.
Pour tenter de comprendre la Camargue, un livre ne suffit pas, une
halte dans le delta du Rhône s’impose avec un passage obligé au
Musée de la Camargue.
En Camargue - Le fil de l'eau, le fil du temps - Sous la direction d’Estelle Rouquette, conservateur du Musée
de la Camargue, avec Jean-Claude Duclos, Bernard Picon, Alain Dervieux, et Daniel Jacobi - Somogy –
160 pages – 155 illustrations
DÎNERS EN VILLE
Camille Pascal est un curieux personnage. Après
son best-seller « Scènes de la vie quotidienne à l’Elysée
» (Plon) relatant ses deux ans passés à la présidence
de la République, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy
publie « les derniers mondains ». Un livre consacré à ces
animaux étranges que sont les « aristos ». En voie de disparition,
ces vieilles familles de France tentent de survivre dans un
monde qui n’est plus le leur. Pourtant, ces aristos, Camille Pascal les
aime sincèrement et les fréquente assidûment, flatté d’être reçu dans
ce monde dont il n’est pas vraiment. Il raconte avec délices ses dîners
en ville en compagnie d’un prétendant à la couronne de France, un
prince, un duc, une baronne, un cardinal… Au fil des pages, les quartiers
de noblesse s’additionnent. Les descriptions sont précises, amusantes,
un brin croustillantes parfois. Flagorneur, Camille Pascal a le
sens du détail, du récit et de l’anecdote. On sent le conseiller d’Etat
heureux d’être là et tout aussi content de pouvoir le faire savoir. Ce
livre écrit-il est « un hommage ému et parfois amusé aux derniers proustiens,
à cette France que j'aime, qui ne veut pas mourir et qui est parvenue,
mais pour combien de temps encore, à suspendre la marche du temps
perdu ». A lire sans hésitation.
Les derniers mondains - Camille Pascal – Plon - 220 pages
FILS OU FILLE A PAPA
Vouloir faire le même métier que son père, quoi de
plus banal. Mais en politique, et a fortiori en démocratie,
cela prend un autre sens. Pourquoi, quand on
est fille ou fils de politique, faire à son tour de la politique
? Par obligation ? Pour se dépasser ? Pour se reproduire ? Ou
bien s’agit-il purement et simplement de népotisme ? Charles est allé
à la rencontre de plusieurs dynasties politiques françaises : les de Gaulle,
les Debré, les Pompidou, les Giscard d’Estaing, les Le Pen, les Laurent,
les Narquin-Bachelot ou encore les Masse à Marseille, pour savoir si
« la politique dans le sang » avait un sens, et lequel.
Dynasties en politique - Charles N°14, Eté 2015 – Le Tengo